nuisances aériennes

Les habitants du Val de Seine vont-ils connaître le désagrément des nuisances aériennes ? Leurs élus viennent de saisir le ministre des Transports, Dominique Perben, pour obtenir des réponses sur un projet qui vise à faire décoller face à l’est les avions d’Orly en partance pour les Caraïbes ou les Etats-Unis, leur faisant ainsi survoler les communes riveraines de la N104 : Evry, Ris-Orangis, Soisy-sur-Seine, Etiolles

Une enquête publique devait être lancée prochainement.

Aucune date n’a finalement été arrêtée, peut-être en raison du tollé provoqué par le projet. Ce soir, la plupart des associations concernées se réuniront à la mairie annexe d’Evry à 18h 30.

Ce sont les élus du Val d’Yerres, les députés-maires UMP Georges Tron et Nicolas Dupont-Aignan avec leurs collègues de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) qui, dans la plus grande discrétion, ont proposé voilà plusieurs mois au ministre cette nouvelle trajectoire. Un vieux projet déjà évoqué et toujours retoqué par l’administration. Objectif louable : améliorer le quotidien de leurs administrés qui subissent d’importantes nuisances. Une étude d’impact de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) montre que ce tracé épargnerait près de 15 000 personnes.

«Mais combien d’autres seraient touchées ? », s’insurgent les associations de lutte contre les nuisances aériennes. On ne le sait pas. Pour l’heure, la DGAC, qui pilote les études tout en ayant la haute main sur le trafic aérien, ne souhaite pas s’exprimer sur ce dossier à la fois évolutif et polémique. En atteste l’agacement du député-maire PS d’Evry Manuel Valls : « Ce projet est en contradiction totale avec les assurances que nous avions reçues qu’aucun déplacement de trajectoire ni aucune augmentation de trafic ne seraient demandés. Il ne s’agit que d’un report inadmissible de nuisances. » « Engagez les concertations avec tous les acteurs avant de procéder à l’éventuelle enquête publique », écrit de son côté au ministre le maire (PS) de Ris-Orangis, Thierry Mandon.

« J’ai immédiatement écrit au ministre pour retirer le projet, se défend quant à lui Georges Tron. J’ai toujours dit que si d’autres populations devaient être touchées, ce tracé ne devait pas voir le jour. Dans notre idée, le point de virage était décalé de 1,5 km, et les avions reprenaient ensuite la trajectoire actuelle. Mais la DGAC a fait n’importe quoi. » Selon l’élu, le ministre lui aurait donné son accord verbal pour tout arrêter. Une chance.

Surtout qu’à la veille d’échéances électorales cette affaire ferait désordre dans les circonscriptions.

« On attend d’avoir la lettre de Perben », martèle Patrick Leterme, de l’Union des associations du Sud francilien, en lutte contre les nuisances aériennes